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Styles – Belgique – Triple

La Triple ou Tripel est un style de bière qui est associé au passé monastique des bières belges. Mais attention, la Triple d’aujourd’hui n’a rien à voir avec les bières monastiques des XVIe-XVIIe siècles.

Alors que la Pilsner bat son plein dans toute l’Europe occidentale, des moines festifs entreprennent de brasser une bière dorée, complexe, légèrement épicée et fortement alcoolisée afin de célébrer leur nouvelle salle de brassage. Le résultat est si concluant que des années plus tard, des brasseurs aux quatre coins du monde s’efforcent de brasser une bière s’y rapprochant.

La Tripel puise ses origines dans la grande tradition de brassage monastique qui caractérise les plus réputées bières de Belgique. Le style Tripel regroupe depuis des décennies les Blondes fortes belges s’apparentant à la Westmalle Tripel, d’où provient l’appellation.

Les moines et la Sainte Trinité

Autrefois, les abbayes qui brassaient de la bière créaient des produits peu alcoolisés, autour de 3 % d’alcool, à consommer de façon courante pour accompagner les repas. La bière était plus saine que l’eau, trop souvent contaminée à l’époque. Le brassage devint incidemment un art qui permit aux moines de subvenir à leurs besoins au même titre que l’agriculture.

Les moines ont toujours eu l’habitude de nommer leurs bières en les échelonnant en fonction de leur force, voire leur caractère et taux d’alcool. Plutôt que de nommer les bières, le brasseur indiquait sa force sur le baril à l’aide de croix. Une croix pour identifier la Enkel ou Extra, la bière de table consommée régulièrement et offerte au peuple; deux croix pour la Dubbel, la bière double réservée à l’abbaye; et trois croix pour la Tripel, la bière triple des grandes occasions.

Certaines brasseries ont plutôt choisi d’utiliser un système de chiffre pour identifier leurs produits ex. : Rochefort 6, 8, 10 et 12), alors que d’autres utilisent des mots propres aux titres ecclésiastiques (ex. : Pater, Prior, et Abt). Dans tous les cas, le nom ne servait qu’à identifier la force des produits brassés dans l’abbaye et représentait grossièrement 3 %, 6 % et 9 % d’alcool.

Les mots offrant sans doute plus d’impact que les chiffres, ce sont principalement les termes Dubbel, Tripel, Quadrupel que l’histoire a choisi de conserver pour décrire ces styles de bières belges issus des secrets de brassage des moines.

Au fil du temps, certaines bières ont fait leur marque et ont servi de modèle pour redéfinir ces styles monastiques. Avec l’apparence hors du commun de la Westmalle Tripel, sa mise en marché et sa popularité ont tôt fait de compliquer le tout…

La Tripel de Westmalle

Après la Première Guerre mondiale, un grand engouement pour les bières blondes se fait sentir, plus particulièrement les Lagers blondes de style Pilsner. Question de suivre le courant, on voit du même coup apparaître beaucoup de Ale blondes sur le marché.

Au début des années 1930, les moines trappistes de l’abbaye Notre-Dame du Sacré-Cœur, situé près du village de Westmalle en Belgique, brassent pour la première fois une bière blonde forte, autour de 9 % d’alcool, afin de souligner la mise en service de leur nouvelle salle de brassage. Ils la nomment simplement « blond ».

Elle se distingue ainsi des autres produits plus foncés de l’abbaye, soit l’Extra et la Dubbel Bruin. La recette évolue jusqu’en 1956, où elle atteint enfin sa version définitive. Elle est dorénavant connue sous le nom de Westmalle Tripel, et, évidemment, elle fait un malheur!

Rapidement, d’autres brasseurs belges souhaitent avoir leur propre bière blonde forte, calquent de leur mieux la Tripel et présentent le résultat sous l’appellation de Triple. La Westmalle Tripel est éventuellement reconnue comme « la mère de toutes les Triple ».

La Tripel aujourd’hui

La Tripel, ou Triple belge, est d’un blond scintillant des plus séduisant et se présente sous une mousse blanche crémeuse et tenace. Complexe, elle séduit par son bouquet aux esters fruités, plutôt agrumes, ses notes épicées et parfois légèrement maltées.

En bouche, elle est veloutée et effervescente. Très digeste, elle peut être assez dense étant donné le sucre résiduel qui la caractérise également. L’amertume du houblon passe souvent inaperçue puisque l’équilibre malts et houblons est très réussi. Son effervescence permet aux nombreux arômes de se manifester amplifiant ainsi l’impression d’une finale bien sèche.

Elle titre entre 8 % et 10 % d’alcool, mais son taux d’alcool est dangereusement bien dissimulé. Soyez vigilants, elle se boit très facilement…

Arômes: Alcool, épices, fruits.

Profil: Ronde

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