Styles – Allemagne – Weizen
Délicates, fruitées et épicées, les bières de blé sont toutes indiquées pour la période estivale. Légères, elles rafraîchissent et charment avec leurs esters de banane, de poire et les quelques notes de clou de girofle qui donnent vie à l’agréable présence veloutée du blé.
Les bières de blé, la plupart du temps appelées bières blanches, ne cessent de croître en popularité, mais c’est surtout l’interprétation belge, la Witbier ou blanche belge, que l’on retrouve dans la majorité des brasseries du Québec. D’origine allemande, la Weizen, ou Weiss, a un peu moins la cote, mais elle gagne certainement à être connue. Les versions les plus authentiques témoignent à la fois d’une complexité et d’une facilité déconcertante à rafraîchir!
C’est réellement les levures utilisées qui marqueront la différence entre les deux styles. Les levures belges développent des arômes d’agrumes et d’épices que l’on agrémente de coriandre et d’écorce d’orange; les levures allemandes mettent plutôt à l’avant-plan les arômes de banane, de poire et de clou de girofle.
Des notes de blé (pain frais) sont quelquefois présentes, contrairement aux malts et aux houblons qui restent assez discrets. De faibles notes aigrelettes et citronnées apparaissent parfois, tout comme les notes de vanille et de chewing-gum. Ces dernières caractéristiques ne sont jamais dominantes, mais peuvent ajouter à la complexité de la bière.
Contre toute attente, la Weizen n’est pas blanche, mais plutôt de couleur paille à ambrée. Elle est coiffée d’une mousse épaisse et tenace. La bière est souvent voilée, à l’exception des versions « kristall » qui sont filtrées et par conséquent scintillantes. Dans les versions « hefe », la levure en suspension peut amplifier l’impression de rondeur, ce qui est toujours agréable.
Traditionnellement, la Weizen devrait être assez effervescente, ce qui est souvent le cas avec les versions que l’on retrouve en bouteilles. En fût, cette caractéristique est plus difficile à rendre et elle se présente quelquefois un peu plus onctueuse, ce que certains apprécient particulièrement.
Pâle, épicée, fruitée et rafraîchissante, la Weizen ne supporte pas très bien le temps et doit de préférence être bue fraîche. Pour la version « hefe » qui contient de la levure dans la bouteille, on suggère de l’agiter légèrement avant le service afin de bien incorporer la levure et de profiter de tous les arômes.
On en connaît peu sur l’origine exacte de la Weizen, mais on croit qu’elle est apparue au Moyen Âge à travers les tribus germaniques qui brassaient leur bière en fonction des récoltes. Les céréales les plus communes étaient l’orge et le blé, il est donc facile de s’imaginer qu’on a simplement décidé d’utiliser les deux sortes de céréales pour ne créer qu’une seule bière. Le résultat est beaucoup plus pâle que la bière fabriquée à l’époque, à un point tel, qu’on la disait « weisse », soit « blanche » en allemand. L’utilisation du terme « weizen » qui signifie « froment » ou « blé » en allemand s’est toutefois davantage répandue.
Comme vous le constaterez à travers vos dégustations, plusieurs juxtapositions peuvent s’ajouter à « weizen » pour préciser certaines caractéristiques du produit. On retrouve notamment la Hefeweizen où « hefe » signifie « levure » et qui indique que la levure est en suspension dans la bouteille. À l’instar, la Kristallweizen – « kristall » signifiant « claire » – est une bière de blé filtrée.
On retrouve aussi des Dunkelweizen, où « dunkel » signifie « foncé », et des Weizenbock, qui marient les meilleures caractéristiques d’une Weizen à celles d’une Bock. La bière est ainsi forte, maltée et fruitée, le tout avec les notes typiques de la Weizen : clou de girofle et banane.
Les brasseurs nord-américains se sont également amusés à transformer la Weizen, en Imperial Weizen avoisinant les 10 % d’alcool et bien sûr, les multiples Hopfenweisse qui sont apparues sur le marché inspirées de la folie des houblons.
Arômes : Banane, clou de girofle, fruits.
Profil : Ronde et riche.