Dossier – Bière sans alcool

La bière sans alcool s’est présentée comme un Tsunami chez vos détaillants favoris ces derniers mois. Auparavant réservée à des grandes brasseries qui possédaient des installations pour désalcooliser les bières, de nouvelles techniques de brassage et fermentation permettent dorénavant à toute brasserie de produire sa bière sans alcool. Bières et Plaisirs vous offre le dossier le plus complet sur la bière sans alcool au Québec
La méthodologie
La dégustation des bières s’est déroulée sur plusieurs jours, le matin et à l’aveugle. Le but étant de ne pas avoir de préjugés favorables ou défavorables en ne connaissant pas les marques de bières dégustées, de s’assurer d’avoir les papilles fraiches et de déguster dans les mêmes conditions toutes les bières. Elles ont d’ailleurs été achetées chez plusieurs détaillants, nous désirions vivre les mêmes conditions que n’importe quel consommateur qui désire acheter de la bière sans alcool au Québec.
Nous avons décidé de rassembler toutes les bières sans alcool dans une même grande famille. Même si plusieurs brasseries indiquent un style sur les contenants, il s’avère que la bière sans alcool ne peut rivaliser avec des bières alcoolisées dans le même style. Le fait qu’elles soient sans alcool influence beaucoup l’expérience de dégustation. Nous avons considéré l’aspect, les arômes, le goût, mais surtout l’expérience de dégustation, puisque c’est l’élément le plus important lorsqu’on achète une bière.
Comment sont fabriquées les bières sans alcool
Au Canada, une bière « sans alcool » est considérée comme une bière ayant une teneur en alcool inférieure à 0.5% alc/vol.
Pour y arriver, il existe deux grandes techniques: retirer l’alcool après fermentation, ou s’assurer de ne pas créer d’alcool pendant la fermentation. La première technique permet d’offrir des bières “finies”, mais sans alcool. Alors que la seconde consiste à s’assurer que l’éthanol ne soit pas créé pendant le processus de fabrication.
Retirer l’alcool d’un produit alcoolisé peut se réaliser par évaporation – l’alcool s’évapore à des températures plus basses que l’eau en milieu atmosphérique, et vraiment pas très élevées en milieu sous pression. Une technique utilisée par quelques grandes brasseries. L’autre technique, appelée osmose inversée, consiste à faire circuler la bière dans une centrifugeuse et à y retirer l’alcool et l’eau. Il suffit de rajouter de l’eau au produit filtré pour “reconstituer” la bière. D’un point de vue dégustation, les principaux problèmes de cette technique sont le corps de la bière – presque souvent absent – et les arômes dilués.
Fermenter une bière et s’assurer que son taux éthylique ne dépasse pas 0.5% alc / vol est une technique de plus en plus populaire chez les microbrasseries, puisque les équipements utilisés sont les mêmes. On peut y aller de fermentation courte, de dilution du produit ou de levures très faiblement atténuantes. Chaque technique est associée a des défis de brassage, comme l’arôme de céréales mouillées car non fermentées, les arômes de mout chaud ou des notes sucrées trop puissantes.
Notre sélection, d’un point de vue gustatif
En toute honnêteté, l’expérience ne fut pas extraordinaire. Bon nombre de bières sur le marché ont des défauts ou présentent des expériences gustatives peu intéressantes. Mais le marché est jeune et les techniques doivent encore être appréciées et peaufinées par bon nombre de brasseurs. Parfois des notes de céréales désagréables, des impressions de bières non fermentées, des houblonnages sans apport de corps ou de sucre pour compenser l’âcreté des acides du houblon. Vous l’aurez compris, les bières sans alcool artisanales ont encore beaucoup de chemin à parcourir. D’ailleurs, dans le cadre d’une dégustation à l’aveugle, il a été plus facile de considérer que les bières de grands groupes brassicoles sont souvent de meilleure qualité globale que celles des microbrasseries artisanales, signe d’une meilleure maitrise des techniques.
Nous avons retenu plusieurs principes après avoir dégusté des dizaines de bières sans alcool disponibles au Québec:
- Globalement, les bières étaient relativement jeunes, signe d’une présence en magasin proche de la date de fabrication. Mais le segment est tout aussi jeune. Est ce que les bières vont avoir un bon taux de roulement ? On surveille le dossier.
- Plusieurs brasseries ont fait le pari d’ajouter des saveurs sucrées dans leurs bières sans alcool, pour augmenter le corps de la bière par exemple. Nous avons jugé ces bières en tenant compte que l’on buvait de la bière et non un panaché, sauf indication contraire (Radler, etc)
- Plusieurs défauts de brassage ou de houblonnage à cru se révèlent plus facilement lorsque le corps de la bière est presque absent. D’ailleurs, de nombreuses bières ont subis une altération dans le contenant, allant de l’oxydation à l’infection.
- Il est très difficile d’avoir des informations claires et transparentes sur le lieu de production réel du produit. Le consommateur est en droit de se demander si il boit une bière réellement québécoise ou brassée ailleurs.
- Considérant que les règles d’importation sont bien différentes que pour les bières alcoolisées, beaucoup de bières sans alcools sont importées de partout dans le monde, nous n’y voyons pas de problème, tant que l’information est claire et que le consommateur sait ce qu’il achète.
- Les grands brasseurs ont un net avantage sur la qualité globale du produit au final, considérant les investissements en matériel employés.
DIAPORAMA – 10 meilleures bières sans alcool:
Parmi toutes les bières sans alcool dégustées, nous avons sélectionnés 10 bières qui se sont démarquées. Prendre note que l’ordre d’affichage est aléatoire à chaque fois.
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